Les temples de Borobudur et Prambanan, à seulement quelques kilomètres de Yogyakarta sont des visites incontournables sur Java, Indonésie. Découvrez avec nous ces sites sacrés, témoins de l’évolution des civilisations et porteurs de l’empreinte du temps.
Borobudur et Prambanan : temples de Java
Après quelques jours à Yogyakarta, nous voilà, bien énervés, en regardant Google Maps pour essayer de trouver le meilleur chemin en scooter vers les deux sites les plus renommés de l’Indonésie, Borobudur et Prambanan, temples de Java. Encore une fois, au diable les tours!
Borobudur
Une fois nos engins loués et remplis d’essence, nous sommes enfin prêts à partir de notre magnifique guesthouse en direction de Borobudur. Ce temple qui a été construit par la dynastie Sailendra autour de l’an 800 fût abandonné pour des raisons inconnues en 1100. En 1814, de « gentils explorateurs » ont entrepris pendant plusieurs mois le défrichage et la remise en état du site. Après plusieurs années, d’autres gouverneurs ont mandaté l’étude et la fouille de ces richesses. Bref, aujourd’hui le site a été restauré grâce aux fonds de l’UNESCO et fait partie du patrimoine mondial de notre chère humanité.
La route que nous avons choisi (route secondaire plutôt que l’autoroute) nous laissa perplexe. Nous traversons des rizières, des petits villages, des routes aussi étroites que la pensée d’un fan de Trump. Sans fin, les Hatis Hatis (constructions) nous obligent à faire des détours et en riant de notre sort, nous nous perdons dans une marre de paysages dignes d’être encadrés et accrochés au salon de notre grand-mère. Pas grave la compagnie, nous retrouvons notre chemin grâce au GPS implanté dans le cerveau du canadien leader de cette expédition.
42 kilomètres plus tard, nous sommes devant l’entrée de Borobudur. Il y en a une pour les locaux et une pour les touristes. Hou la la, du café et de l’eau pour nous recevoir, nous jouons donc aux VIP avant d’entamer la visite.
En approchant le temple principal de Borobudur, nous comprenons rapidement pourquoi c’est l’un des plus importants temples bouddhistes au monde. Devant nous, deux millions de pierres volcaniques forment une immense stupa symétrique ou un mandala, sur une base de 118 mètres par 118 mètres.
La structure est divisée en trois parties superposées, et ce, selon la conception de l’univers dans la cosmologie bouddhiste. Selon celle-ci, le kamadhatu (la base) représente l’humain assujetti à tous les désirs. Si vous avez des enfants, passez vite devant les images cochonnes sinon, instruisez-vous ! La deuxième partie, composée de cinq terrasses carrées, est le rupadhatu, dans lequel l’humain abandonne les désirs mais reste accroché aux noms et aux formes (hum, le calvaire de notre génération). La troisième, l’arupadhatu, est composée de trois plates-formes circulaires et une grande stupa, représentant le détachement de l’homme du monde des formes… saluuuut le Nirvana !
Nous parcourons le site dans le sens des aiguilles, tel qu’indiqué par la religion bouddhiste. En marchant nous portons attention aux détails des gravures sur chacun des blocs de roche volcanique. Oui monsieur, ces artisans n’ont pas laissé un centimètre sans une trace de leur prolifique talent. Pour les padawans-backpackers c’est un labyrinthe décoré d’images d’éléphants, de rois, de monstres. Youpiiii !
Après notre tour autour des terrasses, nous montons vers les trois dernières plateformes composées de 72 cloches. À l’intérieur de chacune nous pouvons distinguer des bodhisattvas (sortes de padawans bouddhas).
Nous sortons émerveillés de ce site sacré et excités pour notre expédition du retour. Comme rien ne se passe jamais vraiment comme « prévu », quoi de mieux que de se perdre de vue sur l’autoroute achalandée, à la nuit tombante, en ayant oublié chacun le nom de l’hôtel et sans avoir ni de données mobiles, ni cartes, ni argent. Ahhhh nous avons parcouru notre propre Borobudur interne, les filles d’un côté et les gars de l’autre sur les voies noircies de Yogyakarta. Alléluia, nous avons trouvé le Nirvana lorsque nous nous sommes retrouvés une heure plus tard à l’hôtel.
Prambanan
Le lendemain, destination Prambanan ou « Prends ma banane » comme nous l’avons affectueusement renommée. L’autoroute nous a permis de circuler dans une relative tranquillité sur la voie réservée aux motos, avant de bifurquer vers le chaos habituel et la douce cacophonie de la circulation de Java.
Après 17 km, nous arrivons au site de Prambanan, construit par la dynastie Sailendra au VIIIe siècle et composé des temples de Prambanan (Loro Jonggrang), de Sewu, de Bubrah et de Lumbung. Il faut savoir qu’à lui seul le temple de Prambanan est composé de 240 temples, donc au total, environ 500 temples sur un territoire assez vaste. Oui, c’est mêlant ! Ajoutez un peu de religion à l’architecture et vous avez sous vos yeux, des temples aux influences hindouistes et bouddhistes. Chers lecteurs, prenez des notes, ceci est un bon exemple de cohabitation religieuse.
Nous nous promenons sous un soleil de plomb. Pour survivre, nous rentrons à l’intérieur de ces tours mystérieuses, exemples architecturaux de la culture Shivaïte. La pierre et les statues nous rafraîchissent les esprits. Les temples de Shiva, de Vishnu et de Brahma nous donnent le goût de nous envoler au neuvième siècle et de vivre l’épopée de Ramayana.
Les temples originaux et les ruines qui ont été affectés par des éruptions volcaniques, des régimes et des séismes, sont aujourd’hui l’objet d’un projet titanesque de restauration. Donc, si vous ne savez pas quoi faire de votre vie et que vous aimez les casse-têtes, vous pouvez toujours aller chercher/nettoyer/déplacer/déposer/renforcer des pierres… dans une marée de pierres.
Nous sortons de Borobudur et Prambanan, temples de Java, avec le cœur léger et la joie de voir qu’il y a encore des efforts humains pour préserver les beautés cachées de ce monde. Et que c’est beau ce monde!
Encore? Visitez Borobudur et Prambanan avec nous :
Traveling Nomads est un blog de voyage crée par une Bibliothécaire mordue de technologies et un Conseiller pédagogique en Service de garde expérimenté en l’art du voyage . Ensemble, ils ont laissé leurs traces sur quatre continents.